La dysgraphie : trouble d'acquisition de l'écriture
Qu’est-ce que la dysgraphie ?
La dysgraphie se caractérise par des capacités d’expression écrite, évaluées par des tests standardisés, qui sont nettement au-dessous du niveau attendu compte tenu de l’âge chronologique, du niveau scolaire, du niveau intellectuel et d’un enseignement approprié. Cette perturbation interfère significativement avec la réussite scolaire ou les activités de la vie courante qui requièrent l’utilisation de l’écriture.
Quelles sont les exigences scolaires au sujet de l’écriture ?
En élémentaire, l’exigence scolaire porte essentiellement sur la qualité de l’écriture et son automatisation tandis qu’à partir du collège, l’importance est davantage accordée à la vitesse et à la lisibilité de celle-ci. A savoir que l’écriture se personnalise le plus souvent en CM2 pour les filles et en 6ème pour les garçons. Ce phénomène de personnalisation de l’écriture est naturel et participe d’une part à la construction identitaire et d’autre part à accélérer la vitesse d’écriture notamment en mixant alphabet script et cursif.
Comment évalue-t-on une dysgraphie?
La dysgraphie étant rarement un trouble isolé et étant sous l’influence de plusieurs facteurs, son évaluation ne peut se contenter uniquement de tests d’écriture. Il convient d’explorer également des domaines tels que la latéralité, les praxies visuo-constructives, la précision visuo-motrice, le tonus, la dextérité manuelle… De même, certains éléments psychologiques, tels que l’inhibition, un défaut d’affirmation de soi, d’estime de soi, une agitation, un refus de grandir, une anxiété de performance…, influent sur la qualité de l’écriture et, de ce fait, doivent être pris en compte dans l’évaluation et la prise en charge du trouble.
Si des aménagements scolaires sont nécessaires, ils figurent le plus souvent dans le compte-rendu de bilan mais sont aussi discutés avec l'équipe enseignante et l'enfant.
Comment se passe la rééducation de l’écriture ?
La rééducation de l’écriture sera spécifique à chacun en fonction des besoins et des facteurs d’influence engagés dans le trouble. Il est parfois nécessaire de commencer le suivi par un travail axé sur le plaisir de la trace. J’utilise ensuite différents outils : méthode co-op adaptée à l’écriture, automatisation et accélération des trigrammes fréquemment rencontrés dans la langue française, épellation de mots et écriture en aveugle, méthode ouros, horlogerie des lettres…. A cela s’ajoute si nécessaire un travail de renforcement de la dextérité manuelle et digitale, des praxies visuo-constructives, de régulation du tonus et d’ajustement postural. Les aspects psycho-affectifs sont également pris en compte et l’enfant est valorisé et encouragé.
La rééducation de l’écriture s’effectue le plus souvent individuellement sur un rythme hebdomadaire mais des séances de groupe peuvent être proposées et un rythme plus soutenu sur une période plus courte également.
Et quand l’évolution de l’écriture en rééducation n’est pas suffisamment satisfaisante ?
Même si une dysgraphie sévère et résistante à la rééducation nécessite parfois l’utilisation de l’ordinateur (qui devra être accompagnée par un ergothérapeute) dans le contexte scolaire, il est primordial de maintenir la rééducation de l’écriture et de conserver l’utilisation de celle-ci. En effet, plusieurs études récentes ont révélé que :
- les personnes n’utilisant plus l’écriture manuscrite perdent en qualité de dextérité manuelle et digitale.
- plus les personnes maîtrisent l’écriture manuscrite plus la qualité de leurs écrits en terme de contenu, de formulation, de conceptualisation et de rédaction est élevée.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez davantage d’informations à ce sujet.